vendredi 10 mai 2013

Réforme de l'enseignement supérieur : ce qu'en pense le Conseil d'Administration de l'Université de Savoie


Motions votées au CA de l’Université de Savoie

Deux motions concernant le projet de loi ESR ont été adoptées par le CA de l'Université de Savoie, le 5 février 2013. En voici quelques extraits.

- La première (contexte national) dénonce l’absence d’engagement en matière de budget. Elle demande le retrait de ce projet de loi et une véritable consultation de tous les acteurs pour permettre le développement d’un service public d’Enseignement supérieur et de Recherche favorisant le rayonnement culturel de notre système universitaire et scientifique ainsi que l’émancipation citoyenne de la jeunesse du pays.

- La seconde (contexte local) montre avec beaucoup de lucidité la situation dans laquelle est plongée cette université supposée autonome : 
En l’état actuel, le projet de loi sur l’ESR (Enseignement Supérieur et la Recherche) propose à l’UdS le choix entre une fusion immédiate, une fusion différée qui adopte provisoirement le cadre d’une communauté d’établissements avec les homologues grenoblois et un rattachement par convention à un établissement lige. 
Or, l’UdS ne peut mener à bien ses missions d’Enseignement Supérieur et de Recherche et ses projets sur un territoire ouvert et en forte expansion que si elle reste une université de plein exercice dont l’action est définie dans un cadre national. 

Le conseil d’administration de l’UdS, réuni le 5 février 2013 demande à ce que la nouvelle loi sur l’ESR offre un cadre législatif lui permettant pleinement : d’organiser son territoire, si riche de potentialités, en lui octroyant le rôle de coordinateur de l’ESR dans les Pays de Savoie et au sein d’un espace transfrontalier qui est une brique importante du grand système international de l’innovation ; de conserver la pleine maîtrise de son avenir et de ses choix stratégiques tant dans le domaine de la formation que de la recherche ; de pouvoir continuer, sur la base du bilan qu’elle produit, à négocier elle-même avec l’Etat et les collectivités territoriales les conditions de sa contractualisation ; d’être assurée d’une égalité de traitement entre elle et ses voisins.

Le texte complet est disponible ci-dessous.

Motion 1 (contexte national) : La future loi d’orientation sur l’Enseignement supérieur et la Recherche qui sera présentée prochainement ne répond pas aux exigences des personnels et des usagers, bien au contraire. Dans ce projet de loi les conseillers constatent : ‘L’absence de programmation, l’absence d’engagement en matière de budget, de création d’emplois pour résorber la précarité et répondre aux besoins‘ Le manque d’ambition en termes d’instauration de la démocratie dans l’ensemble des établissements de l’ESR. La volonté de poursuivre et d’amplifier le processus de regroupement d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche dans de grands pôles régionaux ou des projets de sites, dont l’autonomie se verrait grandement renforcée, au risque de les faire dépendre d’opérateurs soumis à un environnement local immédiat en perdant l’exigence de toute cohérence nationale. Les nouvelles structures universitaires envisagées ‘ regroupement du Conseil scientifique et du CEVU au sein d’un Conseil académique pourraient encourager la confrontation entre des gestionnaires siégeant au Conseil d’administration dont il ne semble pas que l’on cherche à limiter les pouvoir irrésistibles acquis grâce à la loi LRU d’un côté et de l’autre les représentants de la communauté universitaire chargés de mettre en œuvre les choix et décisions du CA en terme de pédagogie, de recherche et d’organisation du travail. ‘ La volonté de renforcer la présence et le rôle des personnalités extérieures au sein du CA qui pourraient être placées en situation d’arbitrer l’élection du président d’une part et de peser lourdement sur le pilotage de ces grands pôles d’autre part. ‘ La mise en place d’un processus d’accréditation globale des établissements d’enseignement supérieur ‘ en lieu et place du processus d’habilitation des formations qui pourront ainsi manipuler leurs cartes de formation, en fonction de choix stratégiques ou de contraintes budgétaires. La mission du CNESER ainsi transformée, il ne sera plus possible d’assurer les équilibres nationaux en matière de formation et de recherche. Tout cela n’est pas de nature à répondre aux nouveaux besoins d’une formation supérieure de haut niveau à l’échelle de notre pays, de l’Europe, du monde. Les conseiller-e-s exigent du gouvernement le retrait de ce projet de loi et une véritable consultation de tous les acteurs pour permettre le développement d’un service public d’Enseignement supérieur et de Recherche favorisant le rayonnement culturel de notre système universitaire et scientifique ainsi que l’émancipation citoyenne de la jeunesse du pays.


Motion 2 (contexte local) : 
Le système universitaire français repose sur une complémentarité des établissements, qui diffèrent par leur nature, leur taille et leur positionnement territorial. Il n’y a pas de petits ou de grands établissements, mais des établissements qui ont des projets, qui sont en adéquation avec leur environnement et qui réussissent. Dans ce cadre, l’Université de Savoie (UdS) est un établissement qui joue pleinement son rôle en organisant des formations supérieures attractives et de qualité. Elle est attentive aux besoins en formation qui s’expriment autour d’elle et réactive par rapport aux demandes qui lui parviennent. L’insertion professionnelle de ses jeunes diplômés a été remarquée. L’UdS rassemble des femmes et des hommes qui travaillent à produire une recherche de qualité et reconnue comme telle nationalement et internationalement. La présence d’une université en pays de Savoie est un gage de développement social, de croissance économique et un atout encore sous employé pour le rayonnement de ce territoire. L’UdS est une université ouverte, régionalement, comme l’attestent ses nombreuses collaborations avec les établissements grenoblois et lyonnais, et sur le monde, comme le montre le dynamisme de ses échanges internationaux. Par sa proximité avec la Suisse (de Genève à Lausanne) et l’Italie (du val d’Aoste à Turin), l’UdS a vocation à coopérer avec ses homologues transfrontaliers, et cela d’autant plus facilement que ce travail s’inscrit aussi dans un cadre francophone (cantons de Genève et du Valais, région autonome de la vallée d’Aoste). En l’état actuel, le projet de loi sur l’ESR (Enseignement Supérieur et la Recherche) propose à l’UdS le choix entre une fusion immédiate, une fusion différée qui adopte provisoirement le cadre d’une communauté d’établissements avec les homologues grenoblois et un rattachement par convention à un établissement lige. 
Or, l’UdS ne peut mener à bien ses missions d’Enseignement Supérieur et de Recherche et ses projets sur un territoire ouvert et en forte expansion que si elle reste une université de plein exercice dont l’action est définie dans un cadre national. 

Le conseil d’administration de l’UdS, réuni le 5 février 2013 demande à ce que la nouvelle loi sur l’ESR offre un cadre législatif lui permettant pleinement : d’organiser son territoire, si riche de potentialités, en lui octroyant le rôle de coordinateur de l’ESR dans les Pays de Savoie et au sein d’un espace transfrontalier qui est une brique importante du grand système international de l’innovation ; de conserver la pleine maîtrise de son avenir et de ses choix stratégiques tant dans le domaine de la formation que de la recherche ; de pouvoir continuer, sur la base du bilan qu’elle produit, à négocier elle-même avec l’Etat et les collectivités territoriales les conditions de sa contractualisation ; d’être assurée d’une égalité de traitement entre elle et ses voisins. Dans ce cadre national confirmé, l’UdS s’inscrira dans des coopérations approfondies avec les autres établissements proches et participera pleinement aux actions visant à fédérer l’ESR en Rhône-Alpes et plus largement dans un ensemble international franco-valdo-genevois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire